Laura et Eloïse, toutes les deux doctorantes et membres actives de la NBA ont participé l’année dernière au concours Ma thèse en 180 secondes (MT180). Ce concours ouvert aux doctorants de toutes disciplines leur permet de présenter leurs travaux de thèse, à un public non scientifique et diversifié le tout en 3 minutes chrono en s’appuyant sur une seule diapositive. Retour avec elles sur cette expérience enrichissante !
Connaissais-tu cet événement avant de débuter ta thèse ?
Eloïse : Oui, j’ai connu ce concours en master 1, mais je ne me souviens plus par quel réseau j’ai été au courant de son existence.
Laura : Oui, j’avais entendu parlé de MT180s par le biais des réseaux sociaux et des connaissances de la fac dès la licence sans regarder de plus près. Mais la première fois que j’ai vu une présentation c’était lors d’une journée du Neurocampus, en master.
Pourquoi as-tu choisi de participer a Ma Thèse en 180 s ?
E : J’ai choisi de faire ce concours car j’aime beaucoup la vulgarisation scientifique et que lors de l’inscription des formations sont mises à notre disposition pour apprendre à vulgariser (travail sur le fond, travail sur la forme et entraînement à l’oral).
L : C’était un “mini” challenge : “est-ce que je suis capable de faire ça ?”. J’y suis allée sans présentation en me disant “j’aime beaucoup la vulgarisation, je regarde pleins de vulgarisateurs sur YouTube et je visite le plus possible les lieux de vulgarisation quand je voyage (ex: cité des sciences). Autant tester pour voir si j’ai des compétences là dedans”. Je ne pensais pas passer le premier tour, je n’ai jamais été à l’aise à l’oral, jamais posé de questions en cours, tétanisée quand j’étais au tableau… mais je sais que j’ai tendance à être feignante et si je me boost pas je vais attendre que ça arrive. Du coup je me suis lancée!
As-tu été supporté par ton directeur de thèse / équipe ?
E : J’ai été supporté par mon directeur de thèse. Il m’a beaucoup aidé lors de la préparation du texte et de la diapositive. Cependant, au sein de mon laboratoire, je n’ai pas eu forcément un soutien énorme, j’ai eu quelques remarques négatives mais ce n’était pas la majorité.
L : Oui, énormément. Toute l’équipe a relu mon texte et a assisté aux présentations de répétition y compris l’équipe clinique du service addiction avant la première. J’ai surtout été très encouragée et soutenue par mon copain Loïc (ancien du master neuro) et ses collègues de boulot par extension qui ont aussi relu mon texte.
Peux-tu estimer le temps que ça t’as pris ?
E : Je pense que le temps estimé a été de 4h par semaine, entre les formations, le re-travail sur le texte etc.
L : Une éternité ! Non, sans mentir je dirais un mois et demi de janvier à mi-février. Au 1er atelier en janvier j’avais à peine écrit quelques lignes et c’était vraiment pas terrible. Aucune image, pas de blagues, même pas vraiment vulgarisé ni compréhensible. L’idée du texte je l’ai eu suite à ce cours. J’ai dû bien changer l’angle du texte 5 fois. Je suis un peu perfectionniste, je voulais que ce soit drôle, actuel, un peu polémique et que ça soit intéressant comme une histoire.
As-tu développé une nouvelle compétence ? Si oui, laquelle ?
E : Oui, j’ai pu développer des compétences en vulgarisation sur mon sujet de thèse, parler devant un grand public (plus de 30 personnes), et la posture à adopter lors d’une présentation orale.
L : Oui, et pas qu’une ! J’avais aucune des compétences nécessaires avant d’y aller. Je parle vite sans articuler, pas assez fort, je bouge trop, je parle avec les mains et je me touche les cheveux sans arrêt parce que je stress… J’ai appris à vulgariser mon sujet, parler à l’oral : c’est-à-dire articuler, parler suffisamment fort, pas trop vite. Mais aussi savoir me tenir, adopter la bonne gestuelle, à occuper l’espace, et gérer mon stress. Même si j’avoue que passer en premier ça m’a beaucoup aidé.
Que retiens-tu de cette expérience ?
E : J’ai pu prendre conscience de la complexité de la vulgarisation car nous pouvons avoir l’impression de vulgariser alors que nous utilisons encore des mots “trop” spécifiques. Ce fût une expérience très enrichissante personnellement et professionnellement car j’ai pu rencontrer d’autres doctorants dans divers domaines. L’ambiance est très sympathique entre les doctorants.
L : Super expérience ! J’y ai beaucoup appris, surtout sur moi. C’est quand même très drôle à faire, et l’encadrement est top. J’ai rencontré des doctorants super dont un avec lequel je vais surement participer à d’autres projets de vulgarisation. Ça permet aussi de sortir de sa zone de confort.
Le recommandes tu aux doctorants ?
E : Oui, je recommanderai les yeux fermés ce concours aux doctorants.
L : Absolument ! Pour plus de simplicité si on est pas familiarisé je conseil de le faire en 2ème ou 3ème année.
Ancienne vice-présidente de l’association, Eloise Colnot est en troisième année de thèse dans l’équipe Coordination et plasticité des générateurs spinaux, à l’INCIA. En parallèle de son emploi du temps chargé de doctorante, elle est engagée dans de nombreux événements de vulgarisation scientifique à Bordeaux dont PubhD, Pint of Sciences, ou encore à la kermesse des sciences.
Membre active de la NBA, Laura Lambert est en troisième année de thèse dans l’équipe Addiction, dans le laboratoire SANPSY. Lors de sa participation au concours elle a reçu le Prix du Public, signe qu’elle a su expliquer simplement et efficacement son sujet aux lycéens présents dans l’assemblée.
Retrouvez leur excellente performance ici :
- Eloise : https://www.youtube.com/watch?v=Ux2yJZkflAA
- Laura : https://www.youtube.com/watch?v=MmFp3FgkPn8
Retrouvez les informations pratiques sur le concours ici : https://mt180.fr/
L’année dernière Fanny Decoeur (NutriNeuro), Alexandra Fernandes (IINS), et Guillaume Padiolleau (IMN) ont également participé à MT180.